La sépulture collective de Mas Rouge à Montpellier (France)

 

1) Projet LABEX_ARCHIMEDE_CNRS (2020 – 2022)

Résultats des AP 2019 : https://www.archimede.cnrs.fr/index.php/projets-scientifiques/projets-scientifiques-economies/projetsscientifiques-3  

Intitulé : « Géoarchéologie des monuments funéraires en terre de la fin du Néolithique en Languedoc et ses marges » ; dir. Julia WATTEZ (Inrap), travaux Julia Wattez et Alessandro PEINETTI.

Argument :

La caractérisation géoarchéologique, par la micromorphologie, des processus de formation des structures de terre crue néolithiques de la sphère domestique a montré que le matériau « terre crue » constitue une archive à part entière des systèmes techniques et socio-économiques des sociétés agro-pastorales. En revanche, son emploi dans l’architecture funéraire reste encore peu documenté alors que différents types de monuments, au moins partiellement édifiés et aménagés en terre crue, ont été mis au jour cette dernière décennie. Ce projet a ainsi pour but de caractériser, d’un point de vue géoarchéologique, les modes d’utilisation de la terre crue dans trois monuments funéraires de la fin du Néolithique du Sud de la France, de types différents : le caveau funéraire collectif de Mas Rouge/Cavalade à Montpellier (Hérault) ; l’ensemble funéraire de Saint-Pastour à Vergèze (Gard) ; le dolmen des Abrits 2 à Beaulieu (Ardèche). Il s’agit ainsi de déterminer les différents faciès sédimentaires liés à la construction afin d’analyser leur degré de variabilité entre les trois monuments, selon une approche combinée des données géoarchéologiques (paléogéographie, micromorphologie), archéologiques, anthropologiques et de celles de l’archéologie du bâti.

Les enjeux de ce projet sont donc multiples. Ils introduisent de nouvelles perspectives pour comprendre le statut de la terre crue dans la sphère funéraire néolithique, dans une région où l’habitat en terre crue est courant pour cette période. Ceci permettra de mieux cerner la diversité des traditions funéraires au Néolithique final.

2) Projet ANR (2022 – 2024)

Résultats des AAP 2022 : https://anr.fr/fileadmin/aap/2022/selection/aapg-selection-2022-2-01072022-v2.pdf  

Intitulé : « GenIn : Explorer les racines des inégalités de genre par l'archéologie moléculaire » ; dir. Andaine SEGUIN-ORLANDO (Univ.).

Argument :

Le projet GenIn propose une approche multidisciplinaire visant à mieux comprendre les racines profondes des inégalités entre les sexes en explorant le statut et la vie des femmes pendant la période de transition clé entre le Néolithique et l'âge du bronze en Europe occidentale. Les inégalités dans les sociétés actuelles peuvent être retracées à travers des marqueurs économiques (indice de Gini), de santé (espérance de vie, maladies) ou de niveaux d'éducation. Comme ces marqueurs ne sont pas directement accessibles dans les périodes préhistoriques, une nouvelle approche multi-proxy doit être développée pour comprendre l'émergence de ces inégalités. Plus précisément, GenIn vise à exploiter les dernières avancées en archéologie moléculaire appliquées aux individus protohistoriques, afin de documenter l'hétérogénéité des populations en termes d'origines génétiques (Objectif 1 ; O1-Peopling). La combinaison des données génomiques et isotopiques nous permettra d'expliciter les structures familiales, les niveaux de consanguinité et les règles de résidence (Objectif 2 ; O2-Famille). L'état de santé des individus sera évalué par des analyses moléculaires, archéologiques et anthropologiques (Objectif 3 ; O3-Santé). Les approches moléculaires et informatiques nouvellement développées conduiront à la caractérisation des épigénomes du passé (Objectif 4 ; O4-Epigénétique), fortement influencés par l'environnement de l'individu.

En résumé, GenIn offre une opportunité unique de tester les hypothèses selon lesquelles (i) les hommes et les femmes ont contribué différemment à la composition génétique des populations, (ii) les comportements reproductifs, les conditions de santé et l'impact épigénétique de l'environnement sont contrastés entre les hommes et les femmes au cours de la Protohistoire et (iii) ces contrastes ont été amplifiés lors de la transition vers l'âge du Bronze, marquée par l'arrivée massive d'individus liés aux steppes. Capacité à traiter les questions couvertes par l'axe D.6 : GenIn acquerra des connaissances fondamentales sur l'émergence des contrastes et des inégalités entre les sexes au cours de la préhistoire, et plus particulièrement lors de la période de transition clé entre le Néolithique et l'âge du bronze en Europe occidentale. En analysant les anciens génomes, épigénomes et microbiomes des individus du passé, GenIn a le potentiel de donner accès à des informations uniques sur les règles de résidence (patri/matrilocalité) et la structure familiale (présence de frères et sœurs ou demi-frères et sœurs), le sex-bias dans les migrations passées, et les inégalités liées au sexe en termes de santé, d'alimentation ou d'exposition au stress. Elle s'inscrit donc parfaitement dans l'axe D.6, car elle contribuera à une meilleure compréhension des structures sociales passées, des interactions humaines passées entre et au sein des groupes, à une époque où la symbolique clairement genrée s'est généralisée.

Argument :  

The project GenIn proposes a multi-disciplinary approach aiming at better understanding the deep roots of gender inequalities by exploring the status and life of women during the key transitional period between the Neolithic and the Bronze Age in occidental Europe. Inequalities in present-day societies can be traced through economical markers (Gini index), health (life expectancy, diseases) or education levels. As these markers are not directly accessible in prehistoric periods, a new multi-proxy approach has to be developed to understand the emergence of such inequalities. More specifically, GenIn aims at leveraging the latest advances in molecular archaeology applied to protohistoric individuals, to document the populations’ heterogeneity in terms of genetic origins (Objective 1; O1-Peopling). Combining genomic and isotopic data will enable us to explicit family structures, inbreeding levels and residential rules (Objective 2; O2-Family). The health status of the individuals will be assessed through molecular, archaeological and anthropological analyses (Objective 3; O3-Health). Newly developed molecular and computational approaches will lead to the characterization of past epigenomes (Objective 4; O4-Epigenetics), strongly influenced by the individual’s environment.  

To summarize, GenIn provides a unique opportunity to test the hypotheses that (i) men and women contributed differently to the genetic makeup of populations, (ii) reproductive behaviours, health conditions and epigenetic environmental impact are contrasted between men and women during protohistory and (iii) these contrasts have been amplified during the transition to the Bronze Age, marked by the massive arrival of steppe-related individuals. Ability to address the issues covered by the Axis D.6: GenIn will be acquiring fundamental knowledge on the emergence of gender contrasts and gender inequalities in Prehistory, and more specifically at the key transition period between the Neolithic and the Bronze Age in occidental Europe. By analysing ancient genomes, epigenomes and microbiomes of past individuals, GenIn holds the potential to provide access to unique information about residential rules (patri/matrilocality) and family structure (presence of full or half-siblings), sex-bias in past migrations, and sex-related inequalities in terms of health, diet or stress exposure. It is therefore perfectly in line with the Axis D.6, as it will contribute to a better understanding of past social structures, past human interactions between and within groups, at a time period when clearly gendered symbolism became generalized. 

3) COLLOQUE (2023)

" LA TERRE CRUE EN CONTEXTE FUNÉRAIRE. Développements formels, typologiques et techniques pendant la Préhistoire récente".

Comité de pilotage et d’organisation :
É. LEAL - Inrap, UMR5140 ASM, A. PEINETTI - UMR5140 ASM, Università di Bologna, B. PERELLO - CNRS, UMR5133 Archéorient, Y. TCHEREMISSINOFF - Inrap, UMR7269 LAMPEA, J. WATTEZ - Inrap, UMR5140 ASM

TABLE RONDE INTERNATIONALE, Université Montpellier 3
Paul Valéry, Site Saint-Charles, France, 8 et 9 mars 2023

https://terrecruefun23.sciencesconf.org/  

Programme : https://terrecruefun23.sciencesconf.org/resource/page/id/2  

Argument :

Le propos de la présente table ronde est de mettre en évidence la place de la terre crue dans la sphère funéraire à la Préhistoire récente, de l’appréhender dans sa complexité formelle et sa diversité de mise en œuvre, ceci dans la perspective d’une confrontation à une échelle géographique large.

En effet, si aujourd’hui le matériau terre constitue un objet d’étude privilégié pour la Préhistoire récente, sa mise en œuvre au sein des contextes funéraires demeure encore très mal connue et donc peu investie par les chercheurs. Les découvertes archéologiques récentes réalisées dans l’aire méditerranéenne montrent cependant à quel point il est désormais crucial de l’aborder de manière exclusive, mais à large échelle géographique, en prenant en compte la complémentarité des différents travaux (en archéologie funéraire, archéologie du bâti, géoarchéologie, ethnologie).

Plusieurs axes d’analyse seront privilégiés : son rôle et ses différentes déclinaisons formelles au sein de l’espace funéraire, ses spécificités techniques en tant qu’élément ou système architectural, son rôle dans la sémantique funéraire.

Cette rencontre se déroulera sous la forme d’une table ronde afin de confronter sur une même longue période les données d’horizons géographiques variés. Une large place sera accordée aux débats. Par ailleurs, au-delà des seuls exemples archéologiques, il paraît important ouvrir cette table ronde aux exemples ethnologiques.

Tous les usages de la terre crue seront considérés, tant ceux qui concernent les développements architecturaux internes et externes de la tombe que les dispositifs (mobiliers et immobiliers) ou aménagements liés aux pratiques funéraires, que les usages associés aux traitements du corps.

Argument :  

The objective of this conference is to highlight the place of raw earth in the funerary sphere during the Neolithic and the Bronze Age, to understand its formal complexity and the variability of techniques. These topics will be addressed from a comparative perspective on a large geographic scale. If today the earthen materials constitute a privileged focus of study for the Neolithic and the Bronze Age periods, its use in funerary contexts remains poorly known and therefore rarely investigated. Recent archaeological discoveries in the Mediterranean area demonstrate the importance of an approach on a larger geographical scale, inducing complementarity between different fields of research (in funerary archaeology, building archaeology, geoarchaeology, ethnology).

Several lines of analysis will be considered: the role of raw earth and its different formal variations within the funerary space, its technical specificities as an architectural element or an architectural system, its role in funerary semantics.

The aim of the meeting is to discuss and compare data from various geographical horizons over a long period. Moreover, beyond the archaeological examples, it seems important to open
this conference to ethnological examples.

All uses of raw earth will be considered, both those concerning the interior and exterior architectural arrangements of the tomb, as well as the elements and furnishings (furniture and building elements) related to funerary practices and uses related to the treatment of the corpse.